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    Le ralliement de la "Maurienne"

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    Le ralliement de la "Maurienne" Empty Le ralliement de la "Maurienne"

    Message  Earendil Lun 27 Juil - 14:58

    Le ralliement de la "Maurienne"
    Auteur : Yannis Kadari

    La "Maurienne" était un cargo bananier. Propriété de la Compagnie Générale d'Armements Maritimes, filiale de la Compagnie Générale de Transatlantique, il assurait une ligne régulière Martinique - France. En juin 1940, Il avait pour commandant Yves Salaun.
    Le 16 juin 1940, le navire quittait Basse Terre en Guadeloupe, ses cales chargées de bananes. Le bâtiment cinglait Nord/Nord-Ouest en direction de Brest. A son bord les rumeurs de la défaite du pays, malheureusement fondées, circulaient bon train au sein de l'équipage. Le soir venu tous les hommes se réunissaient au carré, anxieux, afin d'écouter la B.B.C et de suivre les événements tragiques qui se déroulaient en France. L'inquiétude avait atteint son paroxysme. Qu'allait il arrivé ? Comment tout ceci avait-il bien pu se produire ?
    Le 18 juin 1940, l'équipage entendit l'appel du général de Gaulle lancé sur les ondes depuis Londres. Disposé à rejoindre le port allié le plus proche et en attente des ordres de l'Amirauté allant dans ce sens, le "Maurienne" maintenait son cap sur Brest, zigzagant afin d'échapper à une éventuelle tentative de torpillage. Dès le lendemain des consignes furent transmises au cargo. l'Amirauté ordonnait au "Maurienne" de se dérouter vers le port de Bordeaux en Gironde. Le 20 juin, de nouvelles consignes parvinrent au navire, lui ordonnant cette fois-ci de rallier la Martinique. Le cargo fit demi-tour. Cette valse hésitation se poursuivit encore, puisque le 22 juin, le radiotélégraphiste du "Maurienne" reçut un câble de Casablanca, enjoignant au bananier de rejoindre ce port. Malgré une demande de confirmation, la "Maurienne" ne devait plus jamais recevoir de câble de l'Amirauté Française...
    L'armistice signé, la France battue, le "Maurienne" isolée, errait sur les mers comme bon nombre d'autres navires français, au gré des ordres et des contre-ordres de l'Amirauté. Pour le commandant, les choses étaient politiquement claires, il n'était pas question de livrer le navire et son chargement aux allemands. Il n'était pas non plus question, pour d'évidentes raisons de sécurité, de cingler vers l'Europe. D'ailleurs où le navire aurait il pu accoster ? Avec l'accord de l'état-major et de son équipage, le commandant Yves Salaun, prit la décision de mettre le cap sur le port canadien d'Halifax.
    Le "Maurienne" atteignit Halifax le 28 juin 1940. Une fois le bâtiment ancré en rade, Yves Salaun, se rendit auprès des autorités navales canadiennes. Il fit part de sa volonté et de celle de son équipage de rester au service de la cause alliée. Sa demande fut bien sur acceptée et le Maurienne ravitaillé mit le cap sur Montréal où il arriva le 02 juillet 1940. Il y déchargea enfin sa cargaison de bananes.
    Arborant le pavillon tricolore frappé de la Croix de Lorraine, le "Maurienne" fut affecté à la ligne Canada - Jamaïque. Elle multiplia les croisières apportant sa contribution au shipping interallié. Ses cargaisons étaient principalement constituée de denrées alimentaires. En 1942, le bananier échappa de justesse à un torpillage par un U-Boot allemand embusqué sur la route maritime du Canada.
    Cette même année, il fut gravement avarié lors d'un incendie à Halifax. Il ne put être renfloué qu'en novembre 1943, pour reprendre son service. Entre temps, son pacha, Yves Salaun prit le commandement du paquebot "La Désirade", reconverti en troopship des F.N.F.L.

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